L'Argentine : de la région des lacs à la Patagonie.
Note importante avant de commencer :
Pour ce nouvel article, Christelle sera rebaptisée Christal. C'est comme ça que les Argentins l'appellent : ils sont fâchés avec les "e" (faire la liaison), ce qui tombe plutôt mal en cette semaine de Pâques.
Nous quittons donc le Chili pour un premier détour par l'Argentine. Le passage de la frontière sera périlleux. Géraldine a égaré (jeté...) un papier avec le cachet de son entrée au Chili. Le contrôleur de bus, qui a raté sa vocation de comédien dramatique, lui annonce que sans ça, elle ne pourra pas quitter le pays, qu'il faudra contacter l'ambassade et qu'en attendant que tout soit réglé, elle sera mise au trou (ça c'est au cas où elle aurait l'intention d'assassiner le président argentin), à peu de choses près.
Finalement, un sourire, une petite moue, un strip tease (ben quoi ?) et toutes les frontières lui seront ouvertes.
Après une longue et éprouvante journée de bus, nous voilà donc à Bariloche.
Et nous allons très vite l'apprendre, le voir, le sentir, le goûter et le stocker (dans le ventre forcément...) : c'est la capitale argentine du chocolat ! Un oeuf géant est en train d'être construit sur la place publique à l'occasion de la semaine pascale. Pas une rue sans chocolaterie : nougâts, pralines, chocolats, glaces, gâteaux, pâtes de fruits... tout y passera, tout restera.
Bariloche est aussi une ville sympathique. Le climat est agréable : adieu les gros pulls (les chocolats se chargeront des épaisseurs). Elle aussi a un air de station de ski en bordure de lac et est entourée d'innombrables collines.
Alors direction le Cerro Otto. Après 15 minutes d'une montée photographique en téléphérique (Christal repèrera les différentes architectures de chalet pour sa future activité de maîtresse de gîte dès son retour à La Réunion), nous découvrons la vue sur toute la région. C'est magnifique, ensoleillé, nous ne regrettons pas notre choix.
Pour fêter tout ça, nous allons tester un restaurant très typique : le Macdo.
(attention au jeu de mot...)
Le lendemain, nous partons à l'est de la ville pour visiter les cavernes d'un vieux volcan. Nous apprenons notamment que le volcan était autrefois recouvert d'eau.
Le vent et le froid auront raison de notre enthousiasme. C'était beau, mais pas plus.
On prendra plus de plaisir à faire du lèche/bave-vitrine. Surtout que Christal, qui en avait marre de porter son gros sac de 18 kilos, vient de renvoyer chez elle (pour le prix des bottes Levis sur lesquelles Géraldine a tiqué) 5 kilos de "surplus bagage" comme elle dit. On peut re-remplir ! :P
Le soir, on décide de se rattraper et d'aller dans un autre restaurant typique : un italien qui fait des pâtes divinement bonnes ! On ne se refait pas.
Notre cour séjour à Bariloche se termine tranquilement : balades en ville, au bord du lac, stock de chocolats pour Géraldine et de T-shirts thermiques pour Christal.
Nous voilà prêtes à prendre le bus qui nous conduira à Los Antiguos, direction la Patagonie argentine. Sauf que le bus ne viendra jamais. Et les cervelles se mettent à chauffer : Que faire ?
Trouver une autre compagnie de bus ? Sur 17 (on les a toutes harcelées), y'en a qu'une qui fait notre trajet...
Prendre le prochain bus ? Dans deux jours, ça nous fait perdre trop de temps...
Zapper Los Antiguos et aller directement à El Calafate ? Oui, mais 28 heures de bus en perspective...
On opte donc pour un vol Bariloche - El Calafate : 2h de trajet pour le même prix que le bus. Il nous faudra juste manger un peu plus de chocolats à Bariloche (y'a un complot) puisque le prochain vol est dans 3 jours.
Le changement d'hôtel ne se fera pas sans heurts : nous partageons un dortoir avec deux Israéliennes. Il y a un paquet d'Israéliens qui voyagent en Amérique du sud, les affichages sont même écrits en hébreux dans les hôtels. Donc ces israéliennes, d'une politesse et d'un respect inouïs, vont s'amuser à faire du bruit, allumer les lumières, discuter sans gêne à 5h30 du matin dans la chambre. Christal leur fera savoir son point de vue : des portes vont claquer ! Y'a de la baston dans l'air, youhou !
Pour évacuer tout ça, nous décidons d'aller faire un petite rando vers le Cerro Campanario, qui offre, nous a-t-on dit, la plus belle vue d'Amérique du sud selon les uns, ou du monde, selon les autres. Nous tentons, pour la première fois du voyage, l'auto-stop. Ca marche plutôt bien : deux jolies filles étrangères, tu parles ! A l'aller, on se fait "ramasser" par trois mecs (j'ai envie de dire forcément...) : un jeune tatoué qui écoute de la musique hard-rock à fond ; un vieux, ancien hippie, très cool ; un plus vieux, silencieux comme pas deux.
Arrivées sur place, nous continuons nos économies et grimpons à pattes la colline plutôt que de prendre le télésiège.
C'est lamentable : comment peut-on avoir gravi le Villarrica et être aussi nulles là ?! Une heure de montée avec une pause de cinq minutes tous les 100 mètres. Eh beh...
(la descente sera beaucoup plus marrante !)
C'est le souffle coupé que nous arrivons au but. Et le souffle restera coupé. La vue est époustouflante, encore mieux que ce qu'on aurait pu espérer : les lacs, la ville de Bariloche, les plages, les montagnes ensoleillées ou enneigées, la frontière avec le Chili, et des couleurs radieuses. Quelle récompense ! Ca mérite qu'on s'y attarde pour une séance de photos orchestrée par Géraldine (à laquelle Christal prendra goût) et une pause grignotage.
Au retour , c'est une petite famille qui nous ramènera dans le centre. Il paraît même que nous parlons bien l'espagnol. Il paraît... mais ça fait plaisir !
C'est motivées que nous allons fouler de nos patins la patinoire de Bariloche : une première pour Géraldine. Aucune chute pour toutes les deux : Las Z'à Pattas assurent.
Alors promis, ce soir on mangera sainement : des courses pour la presque ratatouille que Christal nous préparera.
(ratatouille avec des soi-disant courgettes rondes...)
Le lendemain, journée off ! Christal trainera un peu à l'hôtel pendant que Géraldine ira à la recherche d'une location de vélos. Finalement, elle se contentera d'un balade énergique en bord de lac. Après 3 heures, elle rejoint Christal pour aller au musée de la Patagonie. Mais en s'arrêtant à mi-chemin pour déguster une énorme glace, difficile d'arriver avant la fermeture du musée. C'est malin ça !
Tant pis, le moment est déjà venu de quitter pour de bon Bariloche. Nous avons failli rater notre vol, même en arrivant avec deux heures d'avance à l'aéroport. Au moment du départ, nous étions en train de lire calmement dans le hall de l'aéroport (genre...) : en réalisant notre bétise, Christal se lance dans une course folle jusqu'à la salle d'embarquement. Finalement, notre vol sera retardé (ouf...), ce qui laissera le temps à Géraldine et à son sac de se faire fouiller, en long, en large et en travers : la moindre poche, le moindre récipient, même chaque page de ses bouquins y passeront. Décidément...
Le vol sera rapide : El Calafate nous voilà !
Christal part à la recherche de personnes pour partager les frais d'un taxi avec nous : elle choisira le couple le plus rapide de l'aéroport. On devra les attendre pendant 30 minutes à cause d'une réclamation bagage.
Nous arrivons à notre hôtel désertique dans l'après-midi et partons immédiatement rejoindre Damien, un ami de Géraldine, qui voyage aussi en Amérique du sud et qui partagera avec nous ce séjour à El Calafate. Nous décidons dès le lendemain de changer d'endroit et d'aller le rejoindre dans son hôtel.
Pour la viste du parc Los Glaciares et du glacier Perito Moreno, nous tentons l'auto-stop. Mais à trois, c'est plus difficle et c'est en taxi que nous rejoignons notre destination. La vue sur le glacier est magique, nous en prenons plein les yeux. C'est majestueux, infini, et nous sommes suspendus aux craquements de glace qui viennent fendre l'air en imposant le silence à tous. On se régale.
Le soir, nous faisons enfin notre VRAI premier restaurant typique argentin (La Parilla, tenue par des Chinois...) : de la viande, des grillades, un buffet à volonté (ils appellent ça Tenedor libre = fourchette libre). Les ventres explosent, surtout celui de Christal qui n'en dormira pas. Géraldine non plus ne fermera pas les yeux, mais ça c'est à cause de Don Diego de la Noche et de sa piste de danse !
De bon matin (aïe), l'équipe d'Enjoy! El Calafate vient nous chercher pour aller à la Via Ferrata, la seule en Argentine. Christal, adepte de la discipline, sera déçue. Même Géraldine en attendait plus : deux tyroliennes, un rapide rappel, une petite grimpe (démonstration d'escalade pour Cristal qui avait la pression car Géraldine avait raconté à tout le monde qu'elle était une championne d'escalade à La Réunion... y'a personne pour vérifier après tout :P) et une mini via ferrata. Heureusement que l'équipe était sympathique. Géraldine, qui avait oublié sa veste dans la voiture, a du tirer au sort pour savoir la polaire de quel encadrant elle allait accepter : on a bien rigolé.
(Christal et Damien s'activent...)
Ces maigres efforts physiques nous laisseront assez d'énergie pour aller arpenter les ferias artisanales de la ville et acheter quelques beaux souvenirs (que nous maudirons une fois nos gros sacs sur le dos), dont un maté, objet argentin par excellence. Christal, face au choix immense, sera un peu comme Géraldine devant les vitrines des chocolateries (oui, ici aussi il y en a...) : retour en enfance !
Pour notre dernier jour, nous partons vers le Lago Roca, à 50 kilomètres d'El Calafate. Au programme : l'ascension du Cerro de Los Cristales (les copines de Christal !). 1282 mètres d'altitude, 1000 mètres de dénivelé, 4 heures pour arriver au sommet, dont la dernière quasiment à quatre pattes tellement la pente était accentuée. C'est dur, mais pas tant que ça en fait. Nous sommes assez fières !
Et que dire du panorama qui s'offre à nous une fois en haut ! Le glacier Perito Moreno, le glacier Frias, le Fitz Roy (au loin, très loin), le lago Roca, le lago Argentino, la frontière avec le Chili et derrière, le Torres del Paine (notre prochaine destination)... Rien que ça !
C'est une sacrée pause déjeuner que nous aurons là avant de redescendre et de croiser sur notre chemin des condors qui voleront assez bas pour que nous puissions les prendre en photo.
Descente également marquée par une frayeur que Christal a voulu faire à Géraldine et qui relèvera plutôt du comique : cachée derrière un arbre, elle essaiera d'imiter le cri du puma. Mais le son qui est sorti de sa gorge était indescriptible : un mélange de puma, chat, dragon. Fou rire garanti pour clore cette belle randonnée.
Par tradition, nous finissons notre séjour par une chasse aux oeufs organisée dans l'hôtel par Géraldine. Christal et Damien se prêtent au jeu. Ils ont des devinettes qui doivent les mener à un endroit où une autre devinette les attend (etc.). La dernière devinette permet de trouver l'oeuf Kinder (bah oui, il ne reste plus aucun chocolat de Bariloche...). Les clients de l'hôtel, amusés par les rires et les aller-retour, viennent vite s'enquérir de ce manège inhabituel. Si on avait su, on aurait organisé une chasse géante !
C'était un court retour en enfance avant la suite de notre périple. Avec Damien, nos chemins se séparent. Lui, se prépare à remonter l'Argentine. Las Z'à Pattas, elles, retournent au Chili pour quelques jours (les garçons y sont plus beaux) !
(Géraldine a découvert de nouvelles fonctionnalités sur son appareil photo !)
PS1 : Las Z'à Pattas n'excluent pas d'entamer une grève d'actualisation du blog si les visites n'augmentent pas ! 40 par jour, non mais... Vous êtes prévenus :D.
PS2 : Message pour Patrice, de la part de Géraldine : j'ai noté les noms, prénoms, âges, adresses (+ support photo, + technique utilisée) de tous les mecs et filles qui ont dragué Christal. Y'en avait trop pour les mettre dans l'article, mais si tu veux, je t'envoie tout ça par mail. :P