PATAGONIE ET TERRE DE FEU
Comme vous avez bien voulu jouer le jeu (ou que nos menaces de grève ont bien fonctionné semble être l'hypothèse la plus probable), vous avez enfin le droit en exclusivité à la suite de nos aventures.
PUERTO NATALES:
Après un petit détour par l'Argentine, ou vous aviez quitté vos deux zapattas aux portes de la Patagonie, poursuivez votre voyage avec nous.
Nous avons donc retraversé une nouvelle fois la frontière, non pas pour le seul plaisir d'avoir un tampon de plus sur notre passeport (quoi que), mais bel et bien pour entrer de plein pied dans la patagonie chilienne.
Notre arrivée à Puerto Natales nous laisse un peu perplexes. On traverse la ville sac sur le dos avec une impression de ville western (oui oui, vous savez l'image ou il y a deux cowboys face à face prêts à dégainer et qu'un souffle de vent vient faire voler la seule feuille morte qui trainait par là. Il ne manquait plus que la musique d'Enio Moricone !). Bref, nous continuons notre avancée dans la ville désertique pour rejoindre notre hôtel, qui lui heureusement était bien plus accueillant.
Claire si tu vois ces photos ne nous en veut pas trop mais Le YAGAN HOUSE c'était vraiment sympa comme hôtel avec ses bons petits déjs, ses douches à jets rotatifs et avec de l'eau chaude en plus !!! Ok j'arrête !
Ni une, ni deux les zappatas commencent à prendre le pli : vidage des sacs, ravitaillement, billets de bus pour quitter la ville quatre jours plus tard, et choix des activités qui vont rythmer ces fameux quatre prochains jours, le tout plié en deux heures. Au programme : Jour 1 ballade à cheval, Jour 2 tour dans le parc Torres del paine, jours 3 et 4 treck et jour 5 visite de la ville et de ses marchés et départ.
Mais je suis sûre que ca ne vous suffit pas et que vous mourez d'envie de decouvrir les aventures (ou mésaventures surtout) de Réraldiiine et Cristaline (oui on a trouvé encore un nouveau nom à Christelle qui au final est une contraction de Géraldine et Christelle).
JOUR 1:
Après toutes ces ascensions et temps de transport, nous nous octroyons une petite grasse matinée, ca ne fait pas de mal. Réveil donc un peu tardif avec un petit déj gargantuesque pour bien commencer la journée. On trénaille, mais pas trop car notre rendez vous pour la cabalgata (balade à cheval) est à 13h. Treize heures moins une, on est au taquet devant la porte, treize heures 5 toujours au taquet mais on décide de s'asseoir quand même, treize heures dix Géraldine se dévoue pour demander quand ils sont censés arriver et ça donne: "AH tres, no fue a la trece" ce qui donne "Ah 15h pas a 13h"... Les zapattas ou les joies des quiproquos et des langues étrangères. Bon on retourne penaudes déposer nos sacs. On a donc un peu moins de deux heures à tuer qu'on occupe en faisant un petit tour en ville.
A 15h ca y est on décolle direction le mont Dorotéa qui est en réalité la frontière naturelle entre le Chili et l'Argentine. Un véritable Gaucho nous accueille dans la tenue typique : pantalon bouffant, bottes en cuir, petit foulard noué autour du cou et berêt de travers.
On nous attribue nos chevaux et comme par hasard Géraldine tombe sur une vraie tête de mûle... après plusieurs tentatives pour regagner le bon chemin et avancer dans la direction souhaitée le gaucho lance à Géraldine : "C'est toi qui décide, pas lui, allez !" ; ce sur quoi Géraldine répond d'un ton plus que digne : "Si c'est comme avec les mecs on va pas aller loin !". Bon fou rire du coup !
Bon gré mal gré nous traversons un paysage desertique, puisque un incendie il y a plus de 50 ans à brûlé ce mont et qu'au vu du climat de la région, la repousse est très difficile. On arrive au sommet avec une belle vue sur la ville et le Torres del paine. Un aigle attiré par le bruit des pierres que nous avons jetées est venu nous saluer (ou chercher sa bouffe qui sait...).
Au final 4h de balade mais on est un peu déçues car il n'y a eu aucun galop et à peine du trop. Au retour, le gaucho nous offre des petits gateaux et du maté (boisson typique locale) et nous parle de son pays, de sa région plus particulièrement et de sa culture. Il est très fier de son identité de gaucho. Nous regrettons un peu de ne pas parler mieux espagnol pour pouvoir entrer dans les détails. Retour à l'hôtel pour un petit repas et coucher tôt car le lendemain le reveil est matinal.
JOUR 2:
Réveil à 6h pour avoir le temps de prendre une bonne douche et un bon petit déj avant le bus. Une fois dans le bus on tourne la tête à droite, puis à gauche... ah oui il n'y a qu'un couple, à part nous, de "moins de 50 ans"... bon on verra bien. Heureusement on a une guide Paola hyper dynamique !!! Cette petite italienne immigrée pour deux ans en Patagonie, pour l'aventure dit-elle (chacun ses choix de climat !), parle à 27 ans pas moins de 6 langues : italien, espagnol, portuguais, anglais, allemand et français et tout ça couramment. Bon bah il va falloir qu'on se mette au boulot en rentrant parce que là on a un peu honte !
Mais revenons à notre tour. On s'arrête dans une grotte ou a été découvert un espèce d'ours préhistorique, le mélodon dont quasi tous les restes sont dans des expositions en Europe. Bon... c'est pas folichon tout ça.
On continue et on entre vraiment dans le parc à proprement parlé, on a accès à des points de vue supers et Paola nous donne des explications sur la faune, la flore et la géologie. C'est hyper intéressant et on est contentes d'apprendre toutes ces choses qu'on aurait pas pu connaitre par nous même. On vous laisse découvrir les petites photos de cette journée. (petite dédicace pour Damien et Patrice)
Conclusion, si vous n'avez pas assez de temps pour faire le treck entier du W dans Torres del paine c'est un bon moyen d'avoir une vue d'ensemble sur le parc avec des chouettes points de vue.
Ces différents points de vue nous on bien donné envie de découvrir par nous même ces fameuses "tres torres" du parc. On rentre donc à l'hôtel préparer nos sacs pour notre mini treck : vêtements chauds, vivres, tente et nos sacs de couchage... quelques bonnes suées plus tard on arrive enfin à faire rentrer ces derniers dans leurs sursacs. C'est bon on est prêtes !
JOUR 3 et 4:
Lever à 6h30, départ 7h30. Il fait froid et il pleut. On a bien choisi notre jour ! On arrive sur notre spot de camping deux heures plus tard. On monte courageusement la tente sous la pluie sans soucis... si ce n'est la taille de notre tente... au moins on se tiendra chaud !
On hésite un peu à partir faire la rando vu le temps. On laisse un peu passer la pluie. 1h plus tard le temps est toujours gris mais on décide d'y aller. C'est maintenant ou jamais car les sentiers ferment à une certaine heure et si on veut être de retour à temps au camping c'est le moment d'y aller.
On se lance, on croise plusieurs personnes en chemin. Ils ont tous des têtes à faire peur. On croise un couple dont le mari cri "allez chérie, allez courage on est presque arrivés, allez vas y encore un petit effort"... bon ok ca va être un peu dur mais on y croit ; on continue ! Le duo suivant : toujours une sale tête mais comme on nous a dit qu'ici il y avait les 4 saisons en une journée on se dit que ça va s'améliorer et on continue notre ascension. Christelle finit par arrêter un autre couple qu'on croise en leur demandant comment c'est là haut, et là, la femme nous répond des petites larmes dans les yeux "n'y allez pas, il fait un froid glacial là haut, il y a une tempête, n'y allez pas c'est horrible !"... bon là notre courage commence un peu à être entamé mais on se dit qu'on avance et qu'on verra bien jusqu'où on peut aller. 100m plus loin, on croise deux filles qui étaient à notre hôtel la veille et qui étaient parties avec un gros sac énorme plein de matériel pour un treck de 8 jours. Et là l'une d'elle avait l'oeil qui avait triplé de volume et tout collé et le bas du visage tout sec et brûlé par le froid... Il a suffit d'un regard entre Les deux zàpattas pour comprendre que c'est bon on arrêtait là ! On était venu pour prendre du plaisir et avoir une belle vue et non pas pour se faire du mal. En plus, nous n'avions pas vraiment l'équipement grand froid. Je vous laisse juger de nos tenues au début de la marche alors si la haut ca gèle...
On décide donc de retourner au campement, mais sachant qu'il n'y a qu'un bus dans la journée en basse saison, on se retrouve à devoir dormir ici. La journée risque d'être longue... très longue !!! On déambule dans le parc en espérant croiser des guanacos, des renards ou autres mais en prenant bien soin de rester quand même sur les sentiers car il y a des pumas dans le coin. On a fait et refait tous les sentiers qui se presentaient à proximité du camping, on a grignoté nos sandwichs et bien sûr comme pour nous narguer le soleil s'est levé.
le choix de pâté de Géraldine n'était pas le meilleur qu'elle ait fait!
Le soir on prend notre courage pour aller prendre une douche par ce froid glacial et on se met des imperatifs pour faire passer le temps... non on ne mange pas avant 7h, on prend la douche après, et pas de dodo avant... bref on regrette de ne pas avoir pensé à prendre un bouquin dans notre sac !
Ces 6 mois de voyage nous donnent l'occasion de nous rapprocher l'une de l'autre... et de vivre à fond cette proximité. On se couche collées/serrées , vêtues comme des oignons : pantalon et tshirt + tshirt thermique + doudoune + duvet épais et on garde la polaire sous la main... mains qui sont elles mêmes recouvertes de gants !
Pendant la nuit Christelle, qui a une fâcheuse tendance à aller aux toilettes toutes les deux minutes, hésite franchement à sortir de la tente. Pour cela deux raisons: 1 il fait un froid glacial et un vent à décorner les boeufs, 2 il y a des pumas qui trainent dans le coin (une découverte de deux pattes de lièvre a 100m de la tente le lendemain matin lui donneront raison). N'en pouvant plus elle cède à 4h du mat et s'extirpe difficilement de la tente. Géraldine quant à elle passera sa nuit à se réveiller à cause des bourrasques de vent et est persuadée d'avoir entendu la fermeture éclair de la tente s'ouvrir... ce qui la fera "dormir" avec son couteau suisse dans la main... on ne sait jamais ! Après cette nuit de sommeil agité on décide de sortir de la tente vers les 9H30 et là on comprend mieux en plein jour pourquoi il a fallu revêtir toutes ces couches pour dormir. Toute la montagne est recouverte de blanc ! On a décidement bien fait de ne pas tenter l'ascension.
La veille ca donne ça:
et le lendemain ça:
On décide de replier la tente et de regagner l'entrée du parc à pattes... ce sera notre effort minimum de ces deux jours ! En chemin on croise un troupeau de lamas avec lequel Géraldine a voulu communiquer. Je vous laisse regarder le resultat :
Retour à l'hôtel vers les 16H30, on est un peu décues de ce treck raté mais bien contentes de retrouver un peu de chaleur. Enfin ça c'était sans compter la bataille à laquelle s'est livrée Géraldine avec le nouveau locataire allemand de notre chambre : elle ouvre le chauffage, il éteint, elle rallume, il rééteint, elle réouvre à fond pour aller se coucher... VICTOIRE... de courte durée car quand l'allemand rentre dans la chambre il referme le chauffage et ouvre la fenêtre (euh la il fait quand même 0 dehors !). La lutte est acharnée et Géraldine referme la fenêtre, il la réouvre... etc... elle la claque ! La compagne de l'allemand et Christelle assistent à la bataille acharnée. Finalement c'est Géraldine qui gagnera en traitre lors de notre départ en verrouillant à fond la poignée du radiateur et en fermant la porte de la chambre.
DE PUERTO NATALES A PUNTA ARENAS:
On quitte la ville vers les 9h en étant passées faire un petit tour au marché artisanal avant. Le bus nous emmène vers PUNTA ARENAS ou nous sommes censées pouvoir voir des colonies de pingouins. Après 3 heures de bus on arrive dans cette ville sans charme, nous demandons tout de suite à notre hôtel à quelle heure il sera possible de faire la sortie en mer et là, elle nous repond que comme c'est la fin de la saison il n'y a plus personne et que la prochaine sortie ne se fera pas avant lundi soit dans trois jours. Nous n'avons aucune envie de rester ici trois jours et décidons d'aller reprendre des billets pour le lendemain direction USHUAIA.
Vous n'aurez aucune photo car il n'y avait vraiment rien de sympathique dans cette ville.
USHUAIA:
Nous revoilà donc parties pour 11h30 de transport. On retrouve dans le bus un couple de français qu'on avait deja croisé à notre arrivée à Puerto Natales. Une bonne partie du trajet sur la route, puis nous descendons du bus pour prendre un ferry. Cette petite halte est l'occasion pour Christelle de faire connaissance avec un mouton bélliqueux qui s'était égaré là et qui chargera tous les passants à proximité y compris elle. Il avait pourtant l'air tout mignon.
Nous continuons notre route vers Ushuaia en bus et les paysages qui défilent sont splendides, des forêts aux feuilles rougeoyantes coupées par des cours d'eau jonchés de barrages de castors. L'automne est une belle saison pour découvrir cette région et éviter les vagues de touristes même si au final dans ces régions il y en a toute l'année, nous y compris :-).
Les abords de la ville d'Ushuaia ressemblent à une zone industrielle et nous font craindre le pire mais ca va beaucoup mieux lorsque l'on découvre le centre, surtout que le climat y est bien plus agréable que dans les deux villes précedentes. On rejoint notre hôtel qui est plutôt sympathique. On découvre avec étonnement qu'il y a plus de français que d'autres nationalités ici. On calle nos activités pour la suite.
Version plus ou moins poetique des panneaux dans la ville pour signifier que ca y est on a atteint la fin du monde !
Le lendemain donc on est parti pour une sortie en mer à la decouverte de la faune locale. On aurait dit deux gamines tellement on était trop heureuses : des pingouins, des cormorans, des loutres, des lions de mer, et autres... et le clou du spectacle une baleine qui n'avait rien à faire dans la region à en croire les pros ! Nous on a mitraillé je vous laisse profiter du résultat :
Le lendemain direction le parc Tierra del fuego pour une petite rando. On retrouve ENCORE le couple de français (oui la veille aussi sur le bateau !). On se dit que c'est un signe et on décide de faire la rando avec eux. Claire et Arnaud sont donc deux parisiens qui ont eu envie de prendre l'air et pas qu'un peu puisqu'ils sont partis pour un tour du monde de 9 mois en amoureux ! Eux aussi tiennent un blog de voyage qui est bien sympa. Ils ont eu une idée très sympathique que nous ne tarderons pas à vous soumettre d'ici peu.
Sur le trajet qui nous emmène au parc, Arnaud nous demande si nous avons pris nos passeports car il y a un endroit ou on peut se faire un tampon du bout du monde... Géraldine prévoyante comme toujours l'a bien evidemment sur elle, elle jubile et il y a de quoi :
Il est trop beau ce tampon !!!
Christelle qui ne pensait pas en avoir besoin pour une rando l'a laissé à l'hôtel et s'en mord les doigts. Elle est jalouse. Pour adoucir sa peine Claire et Arnaud lui offrent une carte d'Ushuaia et elle se console comme elle peut en se disant que ça lui fera une bonne raison de revenir !
Notre petite rando commence tranquilou, mais avec des paysages vraiment sympas et hyper apaisants.
Finalement la rando se transforme en longue balade mais on est pas deçues car les paysages sont vraiment agréables. On passera devant la laguna verde, et el lago negro qui est en fait une tourbière en formation. Les couleurs sont splendides !
En rentrant à l'hôtel on décide d'aller prendre un verre avec Claire et Arnaud dans un pub irlandais "Dublin". Ce sera Bière pour Arnaud, sex on the beach pour Claire, jus frais pour Christelle et Géraldine opte pour le pisco sour local. La petite soirée est sympathique et Géraldine reste digne jusqu'à la fin. Au moment de se lever rien à dire. Une fois Claire et Arnaud partis, elle se lâche complet !!!! "Té ma fille je tiens plus debout, j'ai du tenir la table pour me lever !" et ça ce n'était que le début. Christelle regrette amerement de ne pas avoir pu enregistrer tout mais elle garde en mémoire. De bons fous rires !!!! Quand la langue de Géraldine est délachée, elle bat bien ! On est allé manger dans une petite parilla qui ne payait pas de mine mais c'était tout simplement délicieux !!!! On a bien fait rire les gérants et du coup on a sympathisé avec eux. En rentrant à l'hôtel Géraldine a mis un certain temps a faire son sac (c'est sur qu'en enlevant ce qu'on vient de mettre deux secondes avant et cela 5 fois de suite... ca aide pas !) puis elle s'endort comme une masse dans le mauvais sens ! Pour une fois elle a bien dormi !
Le lendemain c'est déjà l'heure du départ, nous quittons la terre de feu direction Buenos Aires... affaire à suivre.