Bolivia Part 1: Santa Cruz, Sucre, Uyuni.
Apres un nombre incalculable de vols et de changements d'aéroports, qui nous auront donné l'occasion de quelques sueurs froides (vol dérouté, changement d'aéroport en courant...), nous voilà enfin tous les trois arrivés en Bolivie. Il est 13h50, le 25 Mai quand nous atterrissons dans la ville de Santa Cruz qui est aussi la ville la plus peuplée de ce petit pays. Après une bonne demi-heure dans les embouteillages nous arrivons enfin à notre hôtel où nous retrouvons Damien que nous avions laissé à Cordoba. Nous commençons donc notre séjour à 4.
Après une bonne douche, nous nous attablons tous les 4 pour faire notre programme du séjour. Damien et Patrice sortent le grand jeu avec cartes topographiques de la région. Géraldine et Christelle, elles, se plongent dans le classeur d'activités proposées par l'hôtel. On finit par se mettre d'accord et pouvons maintenant partir flâner en ville. Nous décidons de faire nos premiers pas dans la ville en visitant le marché. C'est encore une fois hat en couleurs... et en odeurs ! Nous rigolons bien devant le coiffeur local : une cage à poule dans laquelle s'entasse une dizaine de personnes assises comme elles peuvent et qui se font coiffer, couper les cheveux en intermitence d'une autre cliente !
Le soir sera consacré à un repas typique dans un petit restau pas mauvais. Les portions sont gargantuesques mais... même pas peur pour Patrice qui dévore comme un ogre !!! Nous ne faisons pas de vieux os car les vols nous ont épuisés.
Le lendemain (le 26 Mai donc Julien si tu suis bien :-)), nous nous octroyons une petite grasse mat et nous nous préparons tranquilou pour aller visiter "las lomas de arenas" (les dunes de sable quoi !). Enfin ça, ça aurait était le programme si nous n'étions pas les z'à pattas toujours en quête de vous faire partager nos aventures rocambolesques... Premier doute avec notre taxi qui demande près de trois fois son chemin à coup de demi-tours, mais qui, plein de bonne volonté continuera à chercher. Ce qui nous mènera à un camp militaire, des chemins dignes des 4 roues motrices (on a prié pour ne pas avoir à pousser la voiture !) et un portail fermé par un cadenas qui interdit l'accès aux dunes pour cause de travaux sur les dunes... Après ce parcours en zig zag, notre matinée étant écoulée, nous décidons de nous rabattre sur les rives du Rio Pirai et ses inombrables cabanas ou toute la population locale semble s'être réunie pour passer le week end : il y a des restos et des boites ou nous observons bouche bée des filles complètement saoules essayer de danser tout en tenant debout. Le ventre de Christelle recommence à faire des siennes ce qui n'empêche pas les trois autres de se goinfrer dans un petit restau local. Notre serveur nous a aussi fait bien rire... un vrai speedy gonzales haut comme trois pommes !!!
Notre taxi plein de bonne volonté !
Damien, Géraldine et Christelle regardent l'air dubitatif Patrice qui tente la traversée du Rio....
Résultat... Un patrice embourbé dans une sorte de sable mouvant !
Christelle n'a pas beaucoup mangé le midi mais se rattrape sur le goûter !
Dans ce pays assez pauvre, la vision d'une ferrari dans la rue nous paraît assez décalée !
A notre retour, nous nous octroyons un petit goûter dans le centre ville : nous dévorons des glaces aux dimensions disproportionnées comme tous les repas servis ici. Nous continuons ensuite notre découverte du centre ville. Nous découvrons une petite feria d'artisanat où Géraldine fera des folies en colliers. Nous terminons la soirée en haut du clocher de l'eglise pour admirer le coucher de soleil.
Le lendemain, nous devions faire une sortie à quatre à Samaïpata tous les quatres mais le ventre de Christelle ne l'ayant pas laissée en paix de la nuit et Patrice lui faisant office de chevalier servant, finalement seuls Géraldine et Damien partirons dans cette direction... que dis-je dans cette expédition :
3 heures de van, collés l'un contre l'autre, sans pouvoir somnoler un peu (enfin pas toujours pour Damien...) et on arrive enfin au village de Samaïpata. On saute de suite dans un taxi qui nous emmènera vers les ruines d'El Fuerte (Le Fort). Il est supposé qu'El Fuerte fut le travail d'une culture 'Chané' amazonienne pré-Inca, pour être plus tard utilisé comme ville avancée par les Incas et finalement par les colons espagnols qui ont transformé El Fuerte en forteresse.
(Regardez bien la photo de droite, on peut y voir un visage indien taillée dans la roche)
Après cette visite rando à travers les ruines, nous retournons sur la place du village pour nous restaurer , et décidons de ne pas trop tarder pour aller prendre notre bus retour. Nous avons bien fait : aucun des bus (même vide) ne s'arrêtait, alors que la file d'attente continuait de s'aggrandir. Et quand enfin un bus acceptait de prendre des passagers, il fallait faire le forcing et les locaux passaient avant les touristes. Géraldine a failli pêter un cable !! Après 2 heures d'attente, Damien et elle se sont littéralement jetés sur un des taxis et pas question de leur voler la place : premier arrivé, premier servi, non mais !
Les voilà enfin sur le chemin du retour, pour trois heures de route, dans un taxi complètement délabré : on se demande encore comment les portes faisaient pour rester accrochées à la carrosserie. Et le comble : il n'avait pas de phrare, on a fait la moitié du trajet dans le noir, le coeur bien accroché. Fallait le vouloir !
C'est épuisés que nos deux compères arrivent à l'hôtel pour rejoindre Patrice et Christelle qui va déjà mieux.
Le lendemain matin, c'est déjà l'heure des séparations pour Christelle et Patrice qui s'en retourne à la Réunion par un nombre encore plus incroyable de vols... Ah l'amour qu'est ce que ça ne ferait pas faire ! Nous quittons tous les trois l'hotel un peu plus tard.
A peine arrivés à la gare routière, nous nous faisons alpaguer de façon un peu désagréable par tous les vendeurs de bus prêts à en venir aux mains pour obtenir la vente. Ca crie, ça s'agite, ça s'insulte... un bonheur pour les touristes !!! Le choix est difficile car bien entendu tous les bus ont l'air supers sur les affiches avec des services de qualité... dans la réalité... oui il y a bien des toilettes dans le bus mais les portes restent fermées à clé pendant tout le voyage ! Oui il y a bien la télé... mais les écrans ne fonctionnent pas ! Oui il y a bien des sièges cama... mais ce n'est pas un vrai cama... ça s'incline un peu quoi !!! Dans ce méandre, Géraldine décide de vérifier de visu l'état des bus... bien lui en a pris car celui que nous comptions prendre est un morceau de tole sur 8 roues. Nous choisissons finalement la compagnie où il y a le plus de queue en esperant que ce soit un gage de qualité.
Finalement le bus n'était pas sensationnel et rempli de courants d'air. On a cru se geler sur place et avons regreté les pulls et vestes restés dans la soute ! Mais pour tout vous dire, je crois que peu importait l'état du bus puisque comme le dit si bien Géraldine, les routes de Bolivie doivent être sponsorisées par Orangina !
A notre arrivée quelle ne fut pas notre surprise de retrouver à l'ouverture de la soute à bagages un homme (peut-être le second chauffeur) allongé sur un lit de fortune à côté des valises !
C'est donc le 29 à 6h30 que nous débarquons dans la charmante petite ville de Sucre. Notre hôtel lui n'est pas aussi charmant... enfin surtout la propriétaire qui a un sens très personnel de l'accueil ! On est tellement fatigués après ce trajet horrible que nous filons dans la douche et tombons dans les bras de morphée pour une bonne sieste qui durera jusqu'a 13h ! Il ne nous reste donc que l'après-midi pour découvrir la ville et les possibilitées d'excursions de la région. Nous nous dirigeons vers la place principale... le style colonial est de rigueur !!! C'est une petite ville assez sympathique.
Après avoir fait quelques agences nous découvrons que les excursions ne sont pas sensationnelles et un peu chères... nous préférons nous reserver pour la suite du voyage. Nous continuons notre visite de la ville sur les bons conseils d'un guide. Découverte du marché : légumes, fruits, épices et... boucheries (beurk)!
Notre visite se poursuit sur les hauteurs de la ville pour avoir un petit point de vue et dans les jardins publics qui nous feront découvrir une imitation de la tour Eiffel (si si c'était bien censé représenter ça !)
Il y en a pour toutes les tailles !
Notre visite de Sucre a été un peu rapide mais c'est à cause de notre impatience de découvrir un joyau de la Bolivie !
Le lendemain matin, nous partons prendre le bus aux aurores (pour le plus grand plaisir de notre logeuse qui n'esquisse même pas un sourire ou un Hola !). Le trajet nous prendra quasiment toute la journée, on prend notre mal en patience et profitons de ce temps pour lire un peu les guides sur le fameux Salar de Uyuni histoire de ne pas se faire trop escroquer par les agences à notre arrivée.
On arrive donc dans la ville d'Uyuni en toute fin d'après midi... juste à temps pour se rendre compte des températures désertiques lorsque le soleil disparaît dans une ville se trouvant à 3670m d'altitude. Nous filons vite vers le marché de rue qui, par chance, a lieu aujourd'hui. Nous complétons nos tenues d'hiver : collants, gants, écharpes, bonnets et pulls vont être nos meilleurs amis pour ces quelques jours. Températures annoncées pour les quelques nuits qui nous attendent : -10° (oui il y a bien un petit moins devant !) Pour des filles de la Réunion ca va être la fête !
Nous nous dirigeons ensuite vers les agences pour booker notre tour dans le salar. Les chiens du proprio ne nous laisse plus de doute sur les conditions climatiques :
Géraldine et Christelle optent pour le tour de trois jours qui les déposera ensuite au Chili à San Pedro de Atacama. Damien ayant déjà fait ce village, optera pour la boucle qui le ramènera à Uyuni. Peu importe jusqu'au dernier matin, le trajet se fera ensemble !
Au programme, départ le 1er Juin à 10h30 en 4x4 avec trois autres personnes encore inconnues :
Jour 1 départ 10h30 : cimetière de train, village de Colchani, visite du salar et du 1er hôtel de sel construit, isla dos pescados ou isla Incahuasi et nuit dans un hôtel de sel.
Jour 2 départ à 7h30 : Halte dans les villages de Chuvika et de San pedro de Quemes puis longue route bordée par différents volcans avant de faire des stops aux différentes lagunes peuplées de flamants roses et nuit dans un hôtel de sel.
Jour 3 départ à 5h30 : geysers, thermes, désert Dali et laguna verde puis transfert à San pedro de Atacama.
Le premier jour donc nous nous partons avec une bonne heure de retard en attendant les trois autres touristes qui devaient compléter notre 4x4. Ce sont des touristes anglais fraîchement débarqués de La paz le matin même : Muhammad, Joht et Vishal. Nous rejoignons donc notre première étape, le cimetière de train. Ce sont de vieux trains abandonnés qui reliaient jadis La paz et qui ont été supplantés par le réseau de bus.
Nous poursuivons notre route vers le premier village avec cette désagréable sensation de faire un stop obligatoire pour acheter des choses toutes similaires d'un étal à l'autre et de n'être là que pour payer et non pas pour visiter. Géraldine et Christelle se feront même envoyer bouler par un autre guide qui refusera de leur donner les explications sur le traitement du sel... sympa !
Notre halte suivante nous emmène enfin dans le vif du sujet : le salar !!! Les lunettes de soleil sont indispensables pour supporter la réverberation du soleil. C'est impressionant à voir... on se croirait sur de la glace ! Les habitants du village voisin font des monticules pour faire sécher le sel et les envoyer dans les usines afin d'être iodées pour la consommation. Les habitants préfèrent le consommer tel quel mais le manque d'iode provoque des maladies sympathiques comme le crétinisme... ca donne envie !
Cette grande étendue blanche nous donne l'occasion de jouer avec la perspective :
Nous prenons ensuite un repas plutôt sympathique à l'arrière du 4x4 et on se débrouille comme on peut pour couper sa viande :
Cherchez Une Z'à pattas.. L'hôtel d'Hansel et Gretel... en sel et Kritel. Géraldine ne se fatigue pas de ses jeux de mots !
La prochaine étape est celle de l'île des pescados qui est recouverte de cactus !!! Le paysage est incohérent et d'autant plus magnifique pour des yeux d'occidentaux !
En attendant le guide, on continue à faire mumuse sur le salar !
Finalement Damien a bien voulu se prêter au jeu... ah le pouvoir de conviction des z'à pattas !
Le soleil commence à décroître et c'est déjà l'heure d'aller se réfugier dans notre hôtel de sel. Ambiance pluôt sympa avec les murs, tables, chaises et lits faits en briques de sel et le sol recouvert de cristaux. On se croirait dans un conte de fée ! Les couleurs des tissus se chargent d'égayer les pièces.
Géraldine et Christelle opterons pour payer la doucher chaude et se sentir un peu propres. Les garçons... sans commentaire ! La première nuit sera frisquette (à 4500m on est près des -5) mais ca va on gère. Le lendemain matin à 6h30, on prend notre courage à deux mains pour sortir des couvertures et prendre le petit déj. A peine fini, on file dans la voiture pour se réchauffer un peu et on prend la route longée par les volcans direction les lagunes. Jusqu'ici tout va bien !!! A peu près 40 min plus tard, le guide s'arrête au milieu de nulle part, descend, fais le tour de la voiture... ah bah oui... on a crevé ! C'est parti pour une heure de réparation et de changement de roue avec l'aide d'autres 4x4. La roue de remplacement n'a pas fière allure... on a plus qu'à prier pour que ça tienne !
On repart bon gré, mal gré dans un canyon dont j'ai oublié le nom mais aux formations géologiques étonnantes ! Le vent a fait son travail d'érosion !!!
La suite de la route nous emmène aux différentes lagunes toutes peuplées de flamants roses en plus ou moins grand nombre. L'occasion pour nous de faire de magnifiques photos.
Euh... là il faut qu'on m'explique le panneau !!!!
Muhammad digère mal le repas du midi... ça promet pour la suite !
Notre dernière étape de la journée nous emmène vers "el arbol de piedra" qui est encore une succession de formations géologiques et d'érosion symathiques à l'oeil !
Nous nous dirigeons vers notre hôtel de sel, bien moins accueillant que celui de la veille, tant par le décor que par le froid glacial qui y règne !!! Ca y est nous avons atteint les moins 10... les couches d'oignons commencent à s'empiler y compris pour dormir !
Le lendemain, réveil aux aurores ! Le froid nous congèle mais on tient le coup (6 couches de t-shirt et pulls superposées, 3 pantalons, autant de chaussettes et gants et bonnets ça aide !)
Le guide a passé la nuit à tenter de réparer notre pneu qui avait bein voulu tenir jusque là. Nous espérons qu'il en sera de même pour la journée qui s'annonce !
La première étape de la journée est la viste des geysers. De nuit c'est sympa, on voit bien les fumeroles... l'odeur de souffre est beaucoup moins sympathique !
L'étape suivante nous emmène jusqu'aux thermes, n'ayant pas pu prendre de douche ce matin, nous sommes bien contentes de trouver ce bain même si nous devons le partager avec une trentaine d'autres personnes ! Nous retirons fébrilement toutes nos couches pour nous plonger avec delectation dans cette eau à 38°c... hum !!! Par ce froid glacial et entourés de tous ces volcans enneigés, c'est un petit bonheur !
Notre corps s'est tellement habitué au chaud que la sortie est moins pénible que ce que nous imaginions ! Après un dernier petit déj tous ensemble, c'est déjà l'heure des séparations pour les z'à pattas et Damien. Géraldine et Christelle repartent dans un nouveau 4x4 direction la frontière Bolivienne, laissant Damien à son vieux 4x4 et à ses prières pour arriver à bon port à Uyuni.
Nous passons de très loin devant le désert Dali et insistons auprès du chauffeur pour qu'il nous arrête devant la laguna verde. L'occasion de faire nos dernières photos du sud Lipez. Nous arrivons enfin à la frontière qui ne se distingue que par son petit drapeau et qui ressemble plus à un refuge de montagne. Nous y rencontrerons Veronika et Antoine, un suisse qui nous donnera encore des complexes sur le nombre de langues parlées... c'est décidé en rentrant on s'y met vraiment !
Notre bus redescend plus de 2000m pour nous emmener vers San pedro de Atacama au Chili... rien que le nom fait déjà rêver... mais ça c'est pour plus tard !
PS: Aux dernières nouvelles Damien est arrivé à bon port malgré le billet d'entrée du parc que Christelle ne lui avait pas rendu !